L'année 2004 devrait se terminer avec une augmentation des ventes de 1 % en France et de 3 % à l'étranger", a déclaré à l'AFP Sébastien Lacroix, directeur du Bureau national interprofessionnel de l'Armagnac (BNIA).
Après avoir atteint, à la fin des années 80, un record équivalent à 14 millions de bouteilles - dont 70 % en vrac pour l'Europe du Nord -, les ventes étaient tombées à environ 5,7 millions de bouteilles, dont 60 % en France et 40 % pour l'exportation.
"Depuis un an, le marché français, imitant l'exportation, remonte", souligne Sébastien Lacroix.
L'Armagnac est surtout prisé aux Etats-Unis, un marché porteur avec une progression des ventes de 20 % en volume et de 40% pour les "hors d'âge" de plus de 10 ans, en Grande-Bretagne (+20 %) et en Russie (+26 %). Seul, parmi les pays grands consommateurs, le Japon enregistre une baisse (-5 % en volume) mais qui est plus que compensée par une hausse de +32 % des ventes en valeur.
En France, les achats diminuent toujours dans la grande distribution (-3,9 %). Mais dans ce circuit les "hors d'âge" ont connu un "boom" avec une progression de +57 %.
"Cela nous conforte dans notre stratégie de tirer la consommation vers le haut de gamme, notamment les millésimes qui représentent 10 à 15 % du marché", affirme le directeur du BNIA.
La seule déception des producteurs d'Armagnac est le retard, provisoire, pris par la mise sur le marché de "La Blanche", première eau-de-vie blanche française de vin, qui a été reconnue par l'Institut national des appellations d'origine (Inao).
Le ministre de l'Agriculture de l'époque Hervé Gaymard a bien signé le décret d'autorisation avant de partir pour Bercy mais son prédecesseur aux Finances Nicolas Sarkozy n'a pas eu le temps de le contresigner. "Toute la procédure est à recommencer", regrette Sébastien Lacroix.
"La Blanche", dont 50 000 bouteilles devaient être vendues en 2005 aux alentours de 25 euros la bouteille, est surtout destinée à ceux qui consomment des alcools blancs haut de gamme, en apéritif, ou traditionnellement en digestif.
Quatre mille viticulteurs produisent, sur 2 000 à 3 000 hectares, des raisins pour l'Armagnac alors que 250 producteurs et 40 maisons de négoce le commercialisent en bouteilles.
La zone de production de l'Armagnac s'étend sur trois départements du sud-ouest : Bas-Armagnac (partie des départements des Landes et du Gers avec Eauze, la "capitale" de l'Armagnac), l'Armagnac-Ténazère (autour de Condom, couvre le nord-ouest du Gers et le Sud du Lot-et-Garonne), le Haut-Armagnac (dit Armagnac Blanc), comprend l'est du Gers et une partie du Lot-et-Garonne. |